DAZO, un acronyme de plus ? Derrière ces quatre lettres prononcées comme un seul mot de deux syllabes, se cache ceci : Décision À Zéro Objection. Le dazo est aussi une plante à tubercules cultivée en Afrique Centrale.
Pour le Collectif Écocitoyen, DAZO est un processus collectif qui sera animé lors de la journée de l’Individuel au Collectif, proposée le samedi 18 janvier 2025 à la Maison des Associations à Doussard. Comme l’indique son nom, c’est une démarche, une manière d’avancer dans un groupe de personnes, pour prendre une décision. À partir d’avis différents, d’idées multiples ou d’éventuels désaccords exprimés dans un groupe, cette démarche permet d’aboutir, plus ou moins rapidement, à une décision unique, ou à la définition d’objectifs partagés, avec l’accord de toutes les personnes présentes.
Dans beaucoup de situations de nos vies personnelles, de nos engagements associatifs, de nos réalités professionnelles, et bien sûr pour de nombreuses élections, c’est souvent l’avis de la majorité qui compte. C’est-à-dire, au-moins la moitié des voix plus une. Ainsi, il arrive que des décisions soient prises par une partie d’un groupe ou d’une communauté contre l’autre partie d’un groupe.
Avec DAZO, au contraire, ce qui compte, c’est de se mettre tous d’accord, ensemble. Par une succession de prises de paroles de chaque membre du groupe, et par des temps d’expression d’objections – c’est-à-dire des avis minoritaires, c’est-à-dire des personnes qui ne souhaitent pas la décision ou l’objectif proposé –, d’avancer peu à peu vers la décision pour laquelle il n’y aura plus d’objections, plus d’avis contraire. Ainsi, du désaccord de départ, ou de la multitude d’idées exprimées dans le groupe, et avec la participation de chaque personne présente, on arrivera à un accord final, à une unanimité positive, pour entreprendre ensemble une action nouvelle.
Cette démarche nécessite que la démarche de groupe soit animée, qu’elle soit facilitée. Ainsi, une ou plusieurs personnes, parfois extérieures au groupe, et sollicitées volontairement, vont veiller à faire respecter les règles données pour la discussion et l’expression des avis, des propositions, ou des objections. Ces « facilitateurs » permettent ainsi que chacune et chacun puisse s’exprimer, que chacune et chacun soit écouté, et qu’au final, le groupe se mette d’accord en tenant compte des sensibilités ou des besoins de chacune et chacun.
C’est une méthode de travail de groupe qui est de plus en plus utilisée. On l’appelle aussi « décision par consentement ». Elle permet d’apprendre peu à peu à écouter tous les avis, et surtout les moins nombreux, ou les plus différents de ceux de la majorité. C’est une méthode qui nous apprend à faire évoluer nos envies ou nos souhaits pour les rapprocher des envies ou des souhaits d’autres personnes, prêtes, elles aussi à « bouger ». C’est une expérience, quand elle est répétée régulièrement, qui fait grandir la confiance au sein d’un groupe de personnes qui doivent agir ensemble, qui doivent « vivre ensemble ».